Définition de ESPION, ONNE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-spion, spio-n' ; en vers, de trois syllabes

DÉFINITIONS

1
Celui qui se glisse dans le camp ennemi pour surprendre les desseins des chefs. Quand on prend un espion, on le fusille presque toujours.
Un espion double, un espion qui sert les deux partis.
Sémantique : Fig. Il ne dépense guère en espions, se dit d'un homme fort mal informé des affaires du monde.
Sémantique : Fig. et familièrement. Tromper l'espion, tenir un langage, une conduite propre à abuser sur nos desseins ceux qui surveillent nos démarches.
2
Personne de la police, chargée d'épier la conduite et les projets des personnes en état de suspicion.
J'exerce en cette occasion Un plus noble métier que celui d'espion
de Jean de MAIRET dans Solim. I, 2
Mme d'Épinette, concubine en titre d'Ondedei et espionne avérée de Mazarin
de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de RETZ dans t. II, liv. III, p. 94, dans POUGENS
3
Celui, celle qui surveille par intérêt ou par curiosité les actions d'autrui.
Infidèle espionne et mauvaise interprète
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans Marianne, v, 1
Et de tous les emplois le plus lâche aujourd'hui Est d'être l'espion des paroles d'autrui
de BOURSAULT dans Ésope à la cour, I, 5
Tous les esclaves des rois et des reines sont autant d'espions de leurs coeurs
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zadig, 8
En bonne part.
Aussitôt M. Colbert, qui avait des espions pour découvrir le mérite caché ou naissant, déterra M. Rolle dans l'extrême obscurité où il vivait
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Rolle.
4
Merle d'Afrique très rusé.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Ses espions luy avoyent denoncé que Quaresmeprenant, leur anticque ennemy, estoyt en terre descendu
de François RABELAIS dans Pant. IV, 42
La roinemere entretenant à sa suitte 26 espions
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 177
Il sçeut bien les rendre espions doubles, et se servir de ses ennemis
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 184
Cette espionne avertit et pressa son mari et ses compagnons
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 60
Ce que voyans, les espions de Nicoclès furent abusez
de Jacques AMYOT dans Arat. 7

ÉTYMOLOGIE

1
Épier ; génev. épion ; espagn. espion ; ital. spione. L'ancienne langue disait espie.